samedi 5 avril 2014

Appelleriez-vous cela de l'amour ? Henry Viaud Murat

Appelleriez-vous cela de l’amour?


Article de Henri Viaud-Murat.

Dieu ne considère pas toujours comme "amour" ce que les hommes, et même beaucoup de Chrétiens, appellent "amour"!

La Bible nous révèle que Dieu est Amour. Sa vraie nature est d’être Amour. Toutefois, depuis la chute, la réalité de l’Amour divin, dans la vie des hommes pécheurs, a été pervertie par le péché. A présent, il y a bien des choses que les hommes considèrent comme étant de l’amour, et que Dieu n’accepte pas comme étant conforme à ce qu’Il appelle "Amour."

Dans l’ancienne alliance, les croyants pouvaient bénéficier du pardon de leurs péchés, de la guérison de leur corps, et de certaines autres grâces de Dieu, mais ils ne pouvaient pas recevoir la plénitude de l’Amour divin.

En effet, le Seigneur Jésus ne S’était pas encore incarné et n’était pas encore mort sur la croix. Même si les croyants de l’ancienne alliance ont pu recevoir des bénédictions, en vertu du sacrifice futur du Seigneur Jésus, "par avance" en quelque sorte, ils ne pouvaient pas marcher pleinement comme Dieu le désirait.

Pour marcher pleinement comme Dieu le désire, nous devons nécessairement passer par une nouvelle naissance spirituelle, être baptisé d’eau et d’esprit, connaître le message et l’oeuvre de la croix, et apprendre à marcher par l’esprit, dans une pleine victoire sur le péché et la chair.

Cela, les croyants de l’ancienne alliance ne le pouvaient pas. Le Seigneur Jésus a dit Lui-même aux Juifs qui L’écoutaient, que Moïse leur avait donné la Loi à cause de la dureté de leur coeur:

"Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier? Il leur répondit: C’est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n’en était pas ainsi. Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère" (Matthieu 19: 7-9).

Cette "dureté de leur coeur" avait contraint Dieu de leur donner des commandements temporaires, qui ne correspondaient pas à Sa volonté parfaite.

Mais, depuis la venue du Seigneur Jésus, la grâce et la vérité nous ont été communiquées dans leur pleine mesure. Par notre nouvelle naissance en Christ, et par notre apprentissage de la marche par l’esprit, Dieu nous a rendus capables de marcher pleinement selon les désirs de Son coeur, dans une obéissance parfaite à Sa volonté.

Dans l’ancienne alliance, Dieu traitait donc les croyants comme Il devait les traiter. Dans la nouvelle alliance, Dieu traite les croyants comme Il aime les traiter!

L’Ancien Testament nous révèle pleinement la Sainteté et la Justice de Dieu. Le Nouveau Testament nous révèle pleinement l’Amour et la Grâce de Dieu.

Toutefois, et cela peut sembler paradoxal à certains, c’est aussi dans le Nouveau Testament que les exigences de Dieu nous sont révélées de la manière la plus absolue.

Mais il est normal qu’il en soit ainsi. Dans la nouvelle alliance, Dieu nous recrée à l’image de Son Fils Jésus, et vient nous remplir de Son Esprit, pour nous rendre capables de marcher sur cette terre comme le Seigneur Jésus y a marché. C’est pour cela qu’Il peut Se montrer exigeant envers nous.

Dans l’ancienne alliance, quand les croyants recevaient un commandement du Seigneur, ils devaient s’efforcer de le mettre en pratique, mais la "dureté de leur coeur" les empêchait d’y parvenir, et de satisfaire pleinement les désirs du Seigneur.

Dans la nouvelle alliance, quand les Chrétiens reçoivent un commandement du Seigneur, souvent bien plus exigeant que les commandements de l’ancienne alliance, ils ne doivent jamais oublier que Dieu les a déjà rendus capables, en Christ, d’obéir parfaitement à ce commandement, s’ils marchent par l’esprit et non par la chair.

C’est pour cette raison que les exigences de l’amour de Dieu peuvent sembler plus sévères dans la nouvelle alliance que dans l’ancienne, comme le montre le Sermon sur la Montagne.

Voici ce qu’enseignait le Seigneur Jésus:

"Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d’être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d’être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d’être puni par le feu de la géhenne" (Matthieu 5: 21-22).

"Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur" (Matthieu 5: 27-28).

"Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d’infidélité, l’expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère" (Matthieu 5: 31-32).

"Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu; ni par la terre, parce que c’est son marchepied; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu’on y ajoute vient du malin. Vous avez appris qu’il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi. Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n’agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens aussi n’agissent-ils pas de même? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait" (Matthieu 5: 33-48).

A chaque fois que le Seigneur dit "Mais moi," Il annule un commandement ancien, pour le remplacer par un commandement nouveau, bien plus exigeant!

Et Il ose terminer ce discours par cette phrase inouïe: "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait"!

Les Juifs qui L’écoutaient devaient trouver ce discours très beau, mais absolument impossible à observer! Peut-être que certains se demandaient même: "Mais où est l’Amour de Dieu dans tout cela?"

Ils ne réalisaient pas que, justement, le Seigneur Jésus était venu non seulement pour leur révéler l’Amour parfait de Dieu, mais aussi pour les rendre capables de marcher pleinement selon cet Amour!

N’oublions jamais que si Dieu Se montrait moins exigeant, et moins sévère finalement, envers les croyants de l’ancienne alliance, c’est qu’Il savait très bien qu’ils étaient incapables d’obéir à Sa volonté parfaite, parce qu’ils ne pouvaient pas obtenir une pleine victoire sur le péché.

Il fallait attendre que le Seigneur Jésus vienne accomplir Son oeuvre parfaite, et qu’Il ouvre toute grande à Son Eglise la porte de Sa grâce!

Dieu est Amour, mais Son Amour est parfaitement pur et saint. Et Son Amour inclut aussi un aspect que nous devons toujours garder en mémoire: une parfaite Haine divine contre le péché, et contre toutes les oeuvres de Satan!

C’est pour cela que le Seigneur Jésus est venu détruire complètement toutes les oeuvres du diable, afin de nous permettre de marcher dans la plénitude de la Grâce et de l’Amour de Dieu!

C’est donc pour cela que les premiers Chrétiens se montraient toujours si radicaux en face de toutes les manifestations de péché qui pouvaient se produire dans l’Eglise!

Il considéraient en effet comme inadmissible que ceux qui se proclamaient Chrétiens n’obéissent pas aux commandements du Seigneur Jésus. Cela ne pouvait résulter que de leur ignorance, de leur incrédulité, ou de leur rébellion.

Mais si, après avoir été éclairés, et après avoir compris qu’ils ont été rendus capables d’obéir à la volonté parfaite de Dieu, par leur nouvelle naissance et la foi en la grâce de Dieu, certains Chrétiens persévéraient dans la pratique du péché, cela ne pouvait être que le fruit de l’incrédulité ou de la rébellion.

Si nous avons eu connaissance de la vérité, si nous savons que nous avons été rendus capables d’obéir à la volonté de Dieu, et si nous refusons ensuite d’obéir à cette volonté, nous sommes alors inexcusables!

Ce n’est pas la situation de ceux qui sont encore dans l’ignorance, qui s’efforcent d’obéir, mais qui ne le peuvent pas, parce qu’ils n’ont pas encore été éclairés.

Aujourd’hui, dans l’Eglise du Seigneur, on voit se manifester une forme d’amour qui n’a absolument rien à voir avec l’Amour divin. Cet amour humain prétend qu’il faut se montrer indulgent envers la faiblesse et l’incapacité des hommes, et que Dieu, dans Sa grâce, veut abaisser Ses exigences pour tenir compte de ces faiblesses et de ces incapacités.

Rien n’est plus éloigné de l’Evangile de Christ! Il s’agit là d’un faux amour et d’un faux Evangile, de l’Evangile édulcoré des temps d’apostasie que nous vivons actuellement.

C’est ce faux amour qui conduit à tous les compromis avec la Vérité, ainsi qu’à cet abominable oecuménisme qui pave le chemin de la future Eglise de l’Antichrist!

Ce faux Evangile aboutit à une indulgence coupable envers les rebelles et les incrédules, indulgence que nous n’observons jamais dans la vie de l’Eglise néo-testamentaire, sauf quand il y avait repentance et acceptation de la vérité.

Prenons quelques exemples pratiques.

Souvenons-nous des paroles de l’apôtre Pierre, envers Ananias et Saphira, qui s’étaient "simplement" rendus coupables de mentir:

"Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ? S’il n’eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu’il a été vendu, le prix n’était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein? Ce n’est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens, s’étant levés, l’enveloppèrent, l’emportèrent, et l’ensevelirent. Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c’est à ce prix-là. Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l’Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t’emporteront. Au même instant, elle tomba aux pieds de l’apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l’emportèrent, et l’ensevelirent auprès de son mari. Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses" (Actes 5: 1-11).

Aujourd’hui, un pasteur qui oserait parler de la sorte serait immédiatement mis à la porte de la plupart des églises! Mais Pierre était-il animé de l’amour de Christ en parlant de la sorte? Bien entendu! Et nous voyons d’ailleurs qu’une grande crainte de Dieu s’est immédiatement répandue dans toute l’Eglise.

Par la suite, nous nous rendons compte que l’Eglise de Corinthe était particulièrement charnelle. En fait, il s’agit sans doute de la pire des Eglises que nous décrit le Nouveau Testament!

L’apôtre Paul savait qu’il fallait être patient avec des Chrétiens aussi charnels, et il ne ménageait aucun effort pour les enseigner et les faire grandir spirituellement.

Mais, s’il ne ménageait aucun effort pour les instruire, Paul ne ménageait pas non plus les Corinthiens, lorsqu’il fallait les reprendre et même les châtier.

"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes" (1 Cor. 3: 16-17).

"On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous! Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel acte. Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus, qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. C’est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité. Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, non pas d’une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres; autrement, il vous faudrait sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. Qu’ai-je, en effet, à juger ceux du dehors? N’est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le méchant du milieu de vous" (1 Cor. 5: 1-13).

Voici un langage "spirituellement viril" que l’on n’entend plus guère aujourd’hui dans les églises du Seigneur! On serait vite accusé de manquer complètement d’amour! Hélas, on ne sait plus faire la différence entre ce faux amour et le véritable Amour de Christ!

Paul nous demande aussi de "juger ceux du dedans." Il est très important de mettre en pratique cet ordre du Seigneur. Par ailleurs, Paul dira à ces mêmes Corinthiens:

"Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n’est lui-même jugé par personne" (1 Cor. 2: 14-15).

Il n’est donc pas question, au sein de l’Eglise de Jésus-Christ, de confier le jugement de "ceux du dedans" à des hommes charnels! Seuls des hommes spirituels peuvent juger correctement, comme le faisaient Paul et les autres apôtres.

Plus nous grandissons pour devenir des Chrétiens spirituels, et plus Dieu nous appellera à juger "ceux du dedans," c’est-à-dire à discerner si ce qui est dit ou pratiqué dans l’Eglise par ceux qui se proclament Chrétiens, est bien conforme à la volonté de Dieu, et à agir en conséquence.

Par la suite, nous pouvons voir que le coupable s’est apparemment repenti, et Paul peut alors appeler les Corinthiens au pardon et à la réconciliation:

"C’est dans une grande affliction, le coeur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l’amour extrême que j’ai pour vous. Si quelqu’un a été une cause de tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, c’est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer. Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre, en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui; car je vous ai écrit aussi dans le but de connaître, en vous mettant à l’épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses. Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi; et ce que j’ai pardonné, si j’ai pardonné quelque chose, c’est à cause de vous, en présence de Christ, afin de ne pas laisser à Satan l’avantage sur nous, car nous n’ignorons pas ses desseins" (2 Cor. 2: 4-11).

La discipline nécessaire, associée à l’action du Saint-Esprit dans le coeur du coupable, ont eu leur effet recherché, et Paul appelle donc les Corinthiens à tourner la page. Mais il les avertit qu’il ne relâchera pas son attention ni ses efforts:

"Moi Paul, je vous prie, par la douceur et la bonté de Christ, moi, humble d’apparence quand je suis au milieu de vous, et plein de hardiesse à votre égard quand je suis éloigné, je vous prie, lorsque je serai présent, de ne pas me forcer à recourir avec assurance à cette hardiesse, dont je me propose d’user contre quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair… Et quand même je me glorifierais un peu trop de l’autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte, afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres. Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents" (2 Cor. 10: 1-2; 8-11).

"Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins. Lorsque j’étais présent pour la seconde fois, j’ai déjà dit, et aujourd’hui que je suis absent je dis encore d’avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres que, si je retourne chez vous, je n’userai d’aucun ménagement, puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n’est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous. Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous. Examinez-vous vous mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous? à moins peut-être que vous ne soyez réprouvés. Mais j’espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas réprouvés… Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles, tandis que vous êtes forts; et ce que nous demandons dans nos prières, c’est votre perfectionnement. C’est pourquoi j’écris ces choses étant absent, afin que, présent, je n’aie pas à user de rigueur, selon l’autorité que le Seigneur m’a donnée pour l’édification et non pour la destruction" (2 Cor. 13: 1-6; 9-10).

Voici encore ce que Paul écrivait aux Galates, qui s’étaient détournés de la grâce pour se remettre sous le joug de la Loi:

"O Galates, dépourvus de sens! qui vous a fascinés (mot-à-mot: "ensorcelés"), vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi? Etes-vous tellement dépourvus de sens? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair?" (Galates 3: 1-3).

"Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce.Pour nous, c’est de la foi que nous attendons, par l’Esprit, l’espérance de la justice. Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité. Vous couriez bien: qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité? Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle. Un peu de levain fait lever toute la pâte. J’ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine. Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Le scandale de la croix a donc disparu! Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous!" (Galates 5: 4-12).

Voilà la langage de l’Amour de Dieu! On est loin d’un amour humain sentimental et faussement compatissant, dégoulinant de la guimauve de sentiments à l’eau de rose!

Nous pourrions citer bien d’autres exemples de cette fermeté de langage chez Pierre, Jacques ou Jude. Mais nous conclurons ces exemples en citant simplement ces paroles de l’apôtre Jean, souvent défini comme "l’apôtre de l’amour":

"Et l’amour consiste à marcher selon ses commandements. C’est là le commandement dans lequel vous devez marcher, comme vous l’avez appris dès le commencement. Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c’est le séducteur et l’antéchrist. Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! car celui qui lui dit: Salut! participe à ses mauvaises oeuvres" (2 Jean 6-11).

La "doctrine de Christ" concerne tout ce qui définit la Personne et l’oeuvre du Seigneur Jésus. Notez le traitement que nous devrions réserver à ceux qui ne nous apportent pas la Vérité concernant la "doctrine de Christ"!

Mais l’apôtre Jean nous donne surtout, au début de ce passage, la définition du véritable Amour de Dieu: "L’amour consiste à marcher selon ses commandements."

La preuve ultime que nous sommes animés de l’amour véritable du Seigneur, c’est que nous voulons avant toutes choses connaître la Vérité de Dieu, marcher dans cette Vérité, et la mettre en pratique!

En ces temps d’apostasie, on veut promouvoir à tout prix un faux amour complètement déconnecté de la Vérité de la Parole de Dieu!

Bien entendu, nous devons aimer tous les hommes, tous les pécheurs, et même nos pires ennemis. Mais il y a une grande différence entre le fait d’aimer les pécheurs et tous nos ennemis, et le fait de les accueillir à bras ouverts dans notre communion fraternelle "comme si de rien n’était"!

Quand on aime de l’amour de Christ, on n’hésite pas à dire la vérité dans l’amour! On n’hésite pas, après un ou deux avertissements, à "ôter le méchant" du milieu de nous! On n’hésite pas non plus à intercéder avec larmes pour qu’il se repente et revienne au Seigneur!

Mais il est clair que pour oser nous comporter d’une telle manière, nous devons nous-mêmes nous efforcer de mener une vie en Christ irréprochable, tout en restant également ouverts à la réprimande et à la correction, quand elles sont justifiées.

C’est pour la gloire de Dieu et pour l’avancement de Son oeuvre que nous devons soigneusement nous garder purs dans le Seigneur, et rechercher constamment la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur.

"Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte? Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité" (1 Cor. 5: 6-8).

Bien-aimés, prenons ces paroles comme une exhortation à désirer ardemment nous perfectionner sans cesse devant Dieu, et à Le laisser nous modeler à Son image, afin que nous devenions tous des Chrétiens remplis de Son Esprit, capables de nous juger nous-mêmes et de juger les autres en Esprit et en Vérité.

Ce n’est qu’ainsi que nous ferons avancer Son oeuvre, et que nous glorifierons pleinement le Seigneur du Ciel et de toute la terre !



Henry Viaud Murat 

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